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Le gouvernement fédéral a publié une Directive sur la gestion du rendement

Gestion du rendement ? simple bon sens... mais y a-t-il des intentions cachées?

Le 28 mai 2013, le gouvernement fédéral a publié une Directive sur la gestion du rendement. C?est très révélateur que cette directive soit publiée le même jour qu?un discours de l?APEX (Association professionnelle des cadres supérieurs de la fonction publique du Canada); on peut presque y lire le message suivant entre les lignes : « Voici ce que vous allez faire... et pour nous assurer que vous le faites, voici une directive. »

J?ai lu la directive et il s?agit d?une approche pleine de bon sens à la gestion des ressources humaines. La plupart des ministères se conforment déjà à cette directive d?une façon ou d?une autre. S?ils ne le font pas, pourquoi diable ne le font-ils pas? Un système efficace de gestion du rendement est un outil précieux en matière de ressources humaines dans toute organisation complexe. Des évaluations du rendement approfondies montrent que le gestionnaire et l?employé communiquent bien. On ne devrait pas avoir besoin d?une directive pour comprendre cela.

Ce qui devrait être inquiétant pour chacun des employés, c?est la propagande politique qui entoure la directive, y compris l?obsession pathologique du ministre Clement avec les nombres. Dans son allocution prononcée devant l?APEX, il déclare que le taux de licenciement pour rendement insatisfaisant dans le secteur privé se situe entre 5 et 10 %. Dans le secteur public, au Canada, ce taux se situe à 0,06 %. Il s?agit d?une grosse différence; mais regardons tout cela de plus près.

Ce que le ministre Clement nous dit, c?est que le secteur privé est beaucoup plus efficace que le secteur public à congédier les employés qui ne sont pas productifs. Vérité : de moins en moins d?employés du secteur privé ont la même protection d?emploi que les employés du secteur public, parce que le taux de syndicalisation est beaucoup plus bas. Il est raisonnable de s?attendre à ce que les taux de congédiement soient plus élevés dans un milieu non syndiqué.

De plus, il n?y a absolument aucune preuve que le taux des « employés non efficaces » de la fonction publique soit le même que celui du secteur privé. Après tout, la Commission de la fonction publique et d?innombrables règles et règlements sont en place pour faire en sorte que seules les personnes les plus compétentes sont engagées... non? Et si le nombre réel « d?employés non efficaces » est le même qu?au secteur privé, quel est donc le vrai rôle de la Commission de la fonction publique?

Cette obsession malsaine, accompagnée de faits complaisants, aura des répercussions nuisibles sur le moral dans la fonction publique. Cela ne peut pas faire autrement. Impossible de se concentrer sur le rendement des employés si la mesure du succès est le taux de congédiement. Tout ceci porte à croire qu?il y a un système de contingentement en développement...

Je conseille vivement à tous les membres de porter attention au contenu de vos évaluations de rendement... Je n?ai jamais eu l?habitude de semer la peur, mais ce gouvernement vous tient à l??il. Si votre évaluation de rendement comporte quelque chose que vous ne comprenez pas, alors posez des questions. Si vous êtes en désaccord avec quelque chose, alors protestez. Si le gestionnaire n?a pas suivi le processus, alors déposez un grief. C?est là votre chance de mettre à l?épreuve le rendement du personnel de gestion.

En toute solidarité,
Le gérant d?affaires et secrétaire financier,
Daniel J. Boulet

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