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Gestion de l\'incapacité (mythes et faits)

Il est difficile de savoir quoi penser des communiqués du Conseil du Trésor et du moment de leur publication. Le 9 juin, pour entamer le début de la Semaine nationale de la fonction publique, le ministre Clement a publié un communiqué dans lequel il déclare ce qui suit :

« La fonction publique fédérale offre une vaste gamme de programmes et de services pour soutenir les Canadiens, a dit le ministre Clement. Il s?agit d?un effectif sans pareil au pays, qui contribue à notre réussite à l?échelle nationale et internationale. La fonction publique doit continuer de viser l?excellence dans tout ce qu?elle entreprend. Les Canadiens n?en méritent pas de moins. (sic) »

Le lendemain son ministère a publié un autre communiqué disant :

« La fonction publique souffre de taux d\'absentéisme excessivement élevés, ce qui est insoutenable pour tout employeur envisageant de diriger un effectif productif et à haut rendement. »

Mettons cela au clair... La fonction publique fédérale « ? est un effectif sans pareil au pays qui contribue à notre réussite à l?échelle nationale et internationale » et en même temps elle réussit à « souffrir de taux d?absentéisme excessivement élevés ». Seul un de ces énoncés peut être véridique et je parie que c?est le premier.

Le gouvernement est rapide à débiter des statistiques sur l?utilisation des congés de maladie payés dans la fonction publique. Par exemple, la moyenne totale de congés de maladie payés est de 11,6 jours par année. Ceci comprend les congés de maladie « avec certificat médical » et « sans certificat médical ». Ajoutons les 5,6 jours par année de congés de maladie non payés et cela donne un total de 17,2 jours par année.

Si on jetait un ?il critique sur ces statistiques, on se rendrait compte que la portion non payée pourrait comprendre des employés en invalidité de longue durée, par exemple, les employés ayant souffert de crise cardiaque ou qui souffrent d?une maladie terminale. Ces employés ne sont pas un fardeau pour l?employeur, car ils touchent des prestations d?assurance-invalidité. Aucun salaire n?est versé. La portion des congés de maladie non payés peut aussi comprendre les employés qui ont été blessés dans l?exercice de leurs fonctions ou les personnes qui attendent toujours une réponse à savoir si elles sont admissibles aux prestations d?assurance-invalidité. Peu importe la perspective, le gouvernement choisit des statistiques qui conviennent à ses fins politiques : soit de diffamer ses propres employés.

En outre, le gouvernement déclare que les congés de maladie accumulés s?élèvent à 5 milliards de dollars en responsabilité. Ceci est tout à fait absurde et c?est très décevant que les médias ne se soient pas donné la peine de mener des enquêtes approfondies. Ces 5 milliards de dollars sont la valeur théorique de tous les congés de maladie accumulés mais non utilisés. Cela ne serait une responsabilité que si l?employeur était tenu de la rembourser. Une telle obligation n?existe pas, donc une telle responsabilité n?existe pas. Avec une telle propagande, c?est à se demander où ils sont allés pêcher ce chiffre de 5 milliards de dollars...

Voici d?autres faits à prendre en considération : les membres de la FIOE utilisent invariablement moins de congés de maladie que les fonctionnaires en général. En fonction de données fournies par le Conseil du Trésor lors de notre dernière ronde de négociations, les membres de la FIOE ont utilisé une moyenne de 9,39 jours de congé par année (avec et sans certificat médical) comparativement à 10,70 pour les fonctionnaires en général. Donc les membres de la FIOE utilisent 13 % moins de congés de maladie que le fonctionnaire moyen. Il y a sans doute un problème, mais je suggère qu?il se trouve ailleurs ? chez les cadres peut-être?

Je ne suis pas étroit d?esprit au point de croire que le système actuel de congés de maladie accumulés soit la meilleure chose pour nos membres. De nombreux employeurs du secteur privé (y compris certains qui sont représentés par la section locale 2228) ont des régimes en place qui servent mieux les besoins des nouveaux employés et qui néanmoins n?accablent pas l?employeur avec des coûts élevés et un absentéisme plus marqué.

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